Après
réflexion, j'ai choisi de traiter pour ce travail un épisode
présent dans trois des évangiles synoptiques : le discours
sur la ruine du Temple. Il se trouve dans Matthieu 24, Marc 13 et Luc
21. En effet, ce passage me paraît être d'une importance capitale
dans l'eschatologie de la Bible, renvoyant, nettement ou en
filigrane, à plusieurs autres grands discours bibliques sur la fin
des temps (les prophéties de l'ancien Testament, l'Apocalypse…),
dont il contribue d'ailleurs à élucider le sens grâce à plusieurs
déclarations explicites de Jésus dans ce passage.
Note
: Dans le cadre de ce travail, je donne le grec en transcription en
lettres latines.
Tableau
comparatif des trois versions du discours. En jaune : les balises
temporelles.
Matthieu
|
Marc
|
Luc
|
1
- Prédiction de la destruction du Temple (Mt.versets 1-4,
M.v.1-4, L.v.5-7)
|
||
2
- Mise en garde contre les faux prophètes1
(Mt.v.5, M.v.5-6, L.v.8)
|
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3
- Troubles divers et persécutions : 1ère balise temporelle
(Mt.6-9, M.7-9, L.9-12)
|
||
4
- Annonce de la prédication universelle avant la fin des temps :
2ème balise temporelle (v.10)
|
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5
- Nouvelle mise en garde contre les faux prophètes (v.11)
|
||
6
- Promesse que la puissance du Saint-Esprit animera les Chrétiens
questionnés (M.11,
L.13-15)
|
||
7
- Suite des persécutions (Mt.10,
12-13, M.12, L.16-19)
|
||
8
- Annonce de la prédication universelle avant la fin des temps
:2ème
balise temporelle2
(v.14)
|
||
9
- Exhortation à la persévérance en vue du salut final (v.13)
|
||
10
- Consigne de fuir quand viendra “l'Abomination de Désolation”
:
3ème
balise temportelle (Mt.15-20,
M.14-16)
|
10
- Consigne de fuir quand Jérusalem sera entourée d'armées :
3ème balise (v.20-21)
|
|
11
- Jours de vengeance pour l'accomplissement de toutes les
prophéties (v.22)
|
||
12
- Suite des afflictions (Mt.21-22,
M.17-20, L.23-24)
|
||
13
- Troisième mise en garde contre les faux prophètes,
qui s'accompagneront de prodiges. (Mt.23-25, M.21-23) |
||
14
- L'événement sera évident comme l'éclair (v.27-28)
|
||
15
- Triptyque eschatologique3
(Mt.29-31,
M.24-27, L.25-28) :
|
||
16
- Similitude du figuier (Mt.32-33,
M.28-29, L.29-31)
|
||
17
- La limite d'une génération : 5ème balise temporelle
(Mt.34,
M.30, L.32)
|
||
18
- Renforcement du discours et annonce de la fin de l'Ancienne
Alliance (Mt.35,
M.31, L.33)
|
||
19
- Caractère inattendu des événements et exhortation à la
vigilance (Mt.36-44,
M.32-37, L.34-36)
|
Note
: La numérotation des cellules dans le tableau ci-dessus servira
dans la suite de cette étude à se reférer plus aisément à une
partie du discours dans les trois évangiles à la fois.
Thèmes
importants
-
Quatre thèmes récurrents
Une
série de quatre thèmes se retrouvent dans tous les livres du
Nouveau Testament (sauf dans Philémon) : prédication, persécution,
puissance et parousia. Tous figurent également au sein du
discours qui nous intéresse (recensement non exhaustif des
occurences de ces thèmes dans ces trois chapitres) :
Thèmes
|
Matthieu
|
Marc
|
Luc
|
Prédication
|
Verset
14
|
Verset
10
|
Verset
13
|
Persécution
|
Verset
9-10
|
Verset
9
|
Verset
12, 16-19
|
Puissance
|
–
|
Verset
11
|
Verset
13-15
|
Parousia
|
Versets
29-31
|
Versets
24-27
|
Versets
25-28
|
Les
quatre thèmes concernent la fin des temps. Explicitons les notions
successivement.
La
prédication et la persécution sont en même temps des balises
temporelles. La puissance se réfère à la fortification donnée par
le Saint-Esprit aux Chrétiens persécutés. La parousia,
fréquemment associée au jugement et à la destruction, désigne
tout particulièrement le retour du Seigneur à la fin des temps.
Elle semble aller de pair dans les Ecritures avec le marriage du
Christ, le banquet, le rassemblement et le salut des élus, la
résurrection, la renaissance, la consommation d'une alliance.
-
Le jeu des alliances
Les
alliances tiennent une place centrale dans le discours que nous
étudions. Nombreuses sont les prophéties qui annoncent une fin mais
une renaissance de l'alliance conclue entre Dieu et son peuple à
partir d'Abraham (Genèse 13.14-18, Gen.15), voire entre Dieu et
l'humanité entière à partir de Noé (Gen.9.8-17). Le livre d'Osée
se penche particulièrement sur cet accomplissement et ce renouveau
mêlés, à travers la parabole du mariage, du divorce et du
re-marriage du prophète éponyme (comparer aussi au sujet de cette
dualité Amos 5.2 et Amos 9.11). Il n'est donc pas anodin que Jésus
évoque “des jours de châtiment, afin que toutes les choses qui
sont écrites s'accomplissent” (Luc 21.22), et ce n'est pas à un
auditoire ignorant qu'il s'adresse mais bien à une population
apparemment baignée dans le symbolisme et les prévisions des
prophètes de l'Ancien Testament, qui comprendra peut-être les
allusions et les références, ainsi que, bien-entendu, les citations
(Luc 21.24 par exemple qui reprend le début d'Esaïe 3.25) ! Ainsi,
il est indispensable, pour comprendre les paroles du Christ dans ce
discours, de garder à l'esprit l'importance des alliances,
véritables univers dont le passage pouvait bien justifier un langage
cosmique faisant penser à une fin du Temps.
Les
balises temporelles
Afin
de tenter de situer ces événements, nous pouvons définir comme
terminus post quem l'accomplissement de la prédication
universelle, et comme terminus ante quem le triptyque
eschatologique et la fin de la génération désignée par le Christ.
Le
langage prophétique
Il
est important de cerner l'utilisation et le sens de la langue
réservée par toute la Bible aux prophéties. On pourra ainsi
consulter par exemple Esaïe 13 qui prédit la destruction de
Babylone, survenue vers 689 avant Jésus-Christ lorsqu'elle fut
envahie par Sénachérib, roi des Assyriens (puis plus tard de
nouveau par les Mèdes en 539). Le parler riche en métaphores et en
hyperboles permet de mettre en évidence les conséquences morales
aussi bien que physiques de cette chute. On s'attardera tout
particulièrement aux versets suivants :
(10)
Car les étoiles du ciel et leurs astres ne feront pas briller leur
lumière ; le soleil s'obscurcira dès son lever, et la lune ne fera
point luire sa clarté.
(13) Aussi
je ferai trembler les cieux, et la terre sera ébranlée de sa
place, par la colère de l'Eternel des armées, au jour de l'ardeur de son courroux.
Cette destruction, historiquement attestée, ne fut pas l'occasion d'une disparition des astres ou de tremblements physiques de l'univers. La prophétie explicite simplement la gravité des événements par métaphore. On peut chercher à voir l'évocation de l'obscurcissement du soleil et de la lune comme une image de la chute des puissants et des gouverneurs de la Babylone de l'époque.
Etude
linéaire parallèle des trois chapitres
Note
: Les “sections” utilisées ici correspondent aux divisions
effectuées dans le tableau ci-dessus.
- Section 1 : Il faut noter le parallélisme de la question que posent les disciples et celle du prophète Daniel dans Daniel 12.6 et 8. De fait, il semble s'agir exactement du même sujet. La question des apôtres mérite aussi qu'on prête attention aux termes exacts : rendus dans l'Ostervald par “quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ?” (Mt.24.3), on découvre en grec l'important parousia, beaucoup associé à la venue du Christ pour juger et détruire et qui renvoie donc aux nombreuses prophéties qui traitent ce sujet, et sunteleias tou aionos, littéralement “l'accomplissement de l'âge”--duquel ? S'agirait-il de l'âge de l'ancienne alliance ? Et “accomplissement” entend une progression, un processus préparatif. L'ancienne alliance, en effet, n'avait-elle pas pour finalité de préparer et de faire entrer la nouvelle ? (Galates 3.24 par exemple : “La loi a été notre conducteur pour nous mener à Christ.”)
- Sections 2-3 : Marc nous livre en cet endroit un détail bien utile pour la situation temporelle des événements prophétisés dans ce discours : “Ils vous traduiront devant les tribunaux et les synagogues”--en grec : paradosousi gar humas eis sunedria, kai eis sunagogas darèsesthe (v.9) On relève précisément deux institutions purement juives de l'époque : le sanhédrin et la synagogue. (Luc ne mentionne que les synagogues (v.12).) On peut donc penser que ces persécutions doivent avoir lieu au 1er siècle, ce qui se trouve de toutes façons corroboré par la limite d'une génération annoncée ensuite (section 17 : Mt.34, M.30, L.32). D'ailleurs, on sait grâce au livre des Actes des Apôtres combien les disciples furent en effet persécutés par les autorités religieuses de la Palestine romaines ; l'hypothèse serait donc historiquement plausible. Il est aussi intéressant de constater que les premières grandes persécutions, initiées par Néron, se situent précisément dans les bornes de la génération fixée comme balise : on estime généralement que le ministère du Christ eut lieu autour des années 30 après Jésus-Christ ; si on compte une génération comme étant une quarantaine d'années, il faut donc que les événements prédits soient arrivés avant l'année 71. Les synagogues, les persécutions et l''empereur Néron rentrent parfaitement dans cette zone temporelle.
- Sections 4-8 : L'annonce de la prédication universelle avant la fin des temps (Matthieu et Marc) semble délicate à comprendre, au vu des balises temporelles définies par ailleurs. Considérons le grec de Matthieu (verset 14) (Marc n'utilise pas d'autres mots) : kai kèruchèsetai touto to euaggelion tès basileias en olè tè oikoumenè eis marturion pasin tois ethnesin, kai tote èxei to telos. On s'arrêtera tout de suite sur basileias, notion très importante dans le paradigme messianique de l'Ancienne Alliance, où ce royaume est celui si longuement prédit et attendu du Christ, de la Nouvelle Alliance, et dont Jésus dit à ses auditeurs incompréhensifs qu'il ne viendra pas de façon à pouvoir être observé (meta paratèrèseos : Luc 17.20-21), donc peut-être qu'il ne sera pas physique, en effet : “le règne (basileia) de Dieu est au milieu de vous”. Ensuite, on retiendra dans Mat.24.14 le terme oikoumenè qui désigne la terre habitée, occupée, gouvernée (Bailly). Ainsi, il est attesté chez Hérodien d'Alexandrie avec le sens d' “empire romain” (HDN 5,2,5 – Bailly). Il se distingue nettement de gè, la terre physique, le globe. Les ethnoi, évoqués aussi dans Marc 13.10, sont pour les auteurs du nouveau Testament les nations, les Gentils (non-Juifs), les païens. Enfin, il convient de remarquer le telos, traduit par “fin” en français, désigne en son sens premier l'accomplissement, spécifiquement la finalité, le but (Bailly). On pourrait donc avancer qu'il s'agit non pas tant dans ce verset d'attendre la prédication à chaque être humain du globe avant de voir la destruction de la terre, mais bien plutôt que l'évangile soit annoncé par tout l'empire romain avant que ne s'accomplissent enfin toutes les prophéties annonçant depuis si longtemps la fin de l'Ancienne Alliance et l'avènement du Nouveau en la forme du royaume du Christ.Nous suivons dans le livre des Actes des Apôtres le récit d'une partie de cette prédication (voir Actes 8.1 par exemple) ; puis, vers l'an 60 (d'après la tradition), Paul écrit que “l'Évangile [...] a été prêché à toute créature sous le ciel (Col.1.23). N'est-ce pas l'accomplissement certain de la prédication universelle, condition de la parousia et censée se produire avant l'an 71 (Mat.24.14 et Marc 13.10) ?
- Section 9 : On peut se demander à la lecture de Marc 13.13 (“celui qui persévérera jusqu'à la fin, sera sauvé.”) sous quelle forme devait venir ce salut. Serait-ce l'enlèvement physique qu'on croit entrevoir dans Luc 21.28, sous l'influence peut-être des discours de 1 Thessaloniciens 4.16-17 et de l'Apocalypse ? S'agirait-il plutôt d'une aide spirituelle, d'une nouvelle naissance dans la Nouvelle Alliance, tout aussi vraie quoique non charnelle ? Luc 21.28 n'en interdit pas l'hypothèse (“salut” correspond ici à apolutrosis, dont le sens premier est “rançon”, d'où “délivrance”, “rédemption”, “salut” – Strong).
- Section 10 : Ce passage prescrit la fuite lors de deux signes différents : Dans Matthieu et Marc, il s'agit de l'apparition de l' “Abomination de désolation”. Ce terme renvoie directement au prophète Daniel et ses prophéties de la fin de l'âge, en particulier ici au chapitre 9, verset 27. L'écrivain invite d'ailleurs expressément le lecteur à s'y référer. Encore une fois, le discours de Jésus s'inscrit ainsi explicitement dans la lignée de ces prophéties.Dans Luc, il s'agit de fuir quand Jérusalem sera entourée d'armées. On sait grâce que pendant la campagne de Judée en 69 après Jésus-Christ, Jérusalem assiégée par Vespasien fut soudainement libérée quand celui-ci se retira suite à la mort de l'empereur, dans l'attente du rétablissement de l'ordre et peut-être de son couronnement. Peu de mois après, son fils Titus entoura de nouveau la ville, qui n'obtint plus aucun répit jusqu'à sa destruction totale. Josèphe nous dit que les Chrétiens s'étaient enfuis entre les deux sièges, si bien que presque aucun ne périt dans cette guerre.5
- Section 11 : Luc 21.22 met explicitement en présence de ce discours l'ensemble des prophéties en déclarant qu'elles seraient toutes accomplies par ces événements, donc sous une génération. Il est intéressant de mettre en rapport ces paroles avec Mat.5.18 : “Jusqu'à ce que le ciel et la terre aient passé, il ne passera pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre que tout ne soit accompli.” Comme vu précédemment, le langage prophétique admet une langue cosmologique pour signifier les pouvoirs humains et les autorités. Dans ce contexte, il nous semble raisonnable de comprendre “le ciel et la terre” comme le monde de l'Ancienne Alliance, avec les institutions, le Temple et tout ce qui leur importait le plus profondément. Si c'est la cas, Mat.5.18 exprimerait que rien ne passera avant que tout ne passe, en accomplissement des prophètes. Le discours sur la ruine du Temple, nous l'avons vu, s'inscrit clairement dans ces prophéties. Pour revenir à Luc 21.22 : si tout sera accompli en ces jours, c'est donc d'après Mat.5.18 que “le ciel et la terre” passeront aussi à ce moment. La limite d'une génération qui nous est imposée amène à adopter l'interprétation prophétique de ces entités. Il faudra donc que passe l'Ancienne Alliance, avec le Temple, dans les jours désignés par ce verset 22.
- Section 12 : Jésus conseille à ses disciples de prier que leur fuite ne soit pas en hiver (Marc 13. 18) ; on remarquera justement que les Chrétiens s'enfuirent de Jérusalem et de la Judée, comme on l'a vu dans le commentaire de la section 10, en plein été (voir le récit de Flavius Josèphe, Guerre des Juifs). Le début de Luc 21.24 est une citation d'Ésaïe 3.25, une prophétie de la destruction de Jérusalem à la fin de l'âge (aion). Cette reprise vient renforcer l'accomplissement des prophéties que seront ces événements.
- Section 13 : Christ prévient ses disciples qu'il ne faudra pas se fier à ceux qui proclameront sa présence, alors même que ce sera l'époque de son avènement (Mat.24.23, Marc 13.21). Sera-ce donc qu'Il ne sera pas physiquement visible ? Luc 17.20-21 (étudié pour les sections 4-8) irait en tous les cas dans ce sens.
- Section 14 : Matthieu 24.27-28 semble à prime abord contredire cette conclusion d'un avènement non physique. Et cependant, la métaphore de l'éclair n'est pas évidente : Un éclair se discerne mais ne se palpe pas. Peut-être cette phrase signifie-t-elle simplement que le jugement de Dieu sera clair (les jugements divins prédits dans les prophètes étaient souvent présentés comme une descente charnelle : Ésaïe 19.1 par exemple).On notera au passage le terme parousia (traduit par avènement) qui comporte une nette connotation de jugement. Le langage cosmologique et de l'arrivée du Christ sur les nuages correspond donc précisément à la terminologie utilisée habituellement chez les prophètes pour décrire la destruction divine de diverses nations (Ésaïe 13, Esaïe 19, Ésaïe 24.19-23, Ésaïe 34, Ésaïe 40.10, Ésaïe 44.16-17, etc.). On ne peut s'empêcher de se demander si les “aigles” du verset 28 ne seraient pas une allusion aux Romains, destructeurs de Jérusalem en 70 et donc moyen d'accomplissement de la prophétie.
- Section 15 : En ce qui concerne la chute des astres, on se rapportera à la partie sur le langage prophétique et à Ésaïe 13.9-10. Il serait possible, au vu des habitudes de la langue des prophètes, d'envisager ici non une prévision de l'obscurcissement du soleil physique, mais bien la chute des grands et des puissants, de toute l'organisation et des fondements de la société de l'Ancienne Alliance, peut-être en partie par la corruption. Concernant la venue sur les nuées, voir ci-dessus le commentaire de la section 14. Elle renvoie d'ailleurs à Daniel 7.13.“Alors toutes les tribus de la terre se lamenteront” (Matthieu 24.30) constitue une citation de Zacharie 12.10, qui replace encore une fois ce discours dans son contexte prophétique.Les “signes” et la “perplexité” évoqués au verset 25 de Luc correspondent peut-être aux divers événements pleins d'étrangeté que nous rapporte Flavius Josèphe comme ayant eu lieu à la période de la destruction de Jérusalem.6Concernant Luc 21.28, voir ci-dessus le commentaire de la section 9.
- Section 16 : Dans la Bible, le peuple de Dieu se trouve souvent représenté par un arbuste (fréquemment la vigne ou le figuier - Osée 10.1, Ésaïe 4.2, Ésaïe 5.7, Exode 15.17, Jean 15.1 et les versets suivants). Il n'est donc pas anodin que Jésus se serve d'une plante pour sa parabole.Tandis que Matthieu et Marc ne précisent pas ce qui sera proche (Mat.24.33, Marc 13.29), Luc précise : “le royaume (basileia) de Dieu” (Luc 21.31). L'avènement de ce dernier est donc bien liée à la destruction du Temple, au passage de l'Ancienne Alliance et au retour du Christ.
- Sections 17-18 : Ce passage est presque identique dans les trois évangiles. Sa clarté ne demande pas de commentaire. Concernant le “ciel et la terre” de la section 18, voir le traitement de cette expression ci-dessus à la section 11.
- Section 19 : L'affirmation du caractère inattendu de la venue du Seigneur se retrouve aussi dans l'Ancien Testament lors qu'il est question de ce même jugement : voir ainsi Zacharie 14.7. Mais les propos de Paul à propos de “ce[s] jour[s]-là” (1 Thessaloniciens 5.4) invitent à penser que les croyants ne seraient pas surpris par l'événement, peut-être justement parce que, suivant les consignes du Seigneur ici, ils se tiennent éveillés dans l'expectation, contrairement aux “voleurs”.Les enlèvements dont il est question au verset 39 de Matthieu 24 ne concernent apparemment que les impies. C'est en tous cas ce que donne à penser la comparaison avec les incrédules du temps de Noé. Cependant, les versets 40 et 41 font penser à II Rois 2.11 et à Jérémie 3.14, où il s'agit au contraire de fidèles. Peut-être s'agit-il simplement ici d'évoquer les pratiques de peuples conquérants : déportation des riches et des grands, quitte à laisser les moindres sur place : voir II Rois 24 mais surtout II Rois 25.11-12.
Bibliographie
Traduction
utilisée (sauf mention contraire) pour les citations bibliques :
Ostervald révisée, 1996.
Autres
traductions consultées :
- Le texte grec, éditée par la Trinitarian Bible Society.
- Authorised version (KJV) 1611.
- Emile Osty, éditions du Seuil, 1973.
- Greek-English New Testament (interlinear), éditions Christianity Today, 1975.
ALEXANDRE,
PLANCHE, DEFAUCONPRET, Dictionnaire Français Grec, éditions
Hachette, 1888.
BAILLY,
A., Dictionnaire Grec Français, éditions Hachette, 2000.
FITZGERALD,
S., Promises Kept : Becca's Window, éditions Authorhouse,
Bloominton, 2006, ISBN 978-1-4259-7985-0.
JOSÈPHE,
Flavius, Guerre des Juifs, in Complete Works, éditions
Kregel publications, Michigan, 1999, ISBN 978-0-8254-2924-2. Lu dans
son intégralité !
PRESTON,
D.K., Like Father, Like Son, On Clouds of Glory, éditions
JaDon Management, Inc., Ardmore, OK, 2006, ISBN 978-0-938855-27-9.
PRESTON,
D.K. The
End of Torah : At the Cross or AD 70 ? A Debate on When the Mosaic
Law Passed Away, éditions
JaDon Management, Inc., Ardmore, OK, 2011, ISBN 978-097993378-3 (non
uidi).
www.eschatology.org –
www.bibleprophecy.com
STRONG,
J., Exhaustive Concordance of the Bible, éditions Thomas
Nelson, Nashville, 1996, ISBN 978-0-7852-1195-0.
STUART
RUSSEL, J., The Parousia, The New Testament Doctrine of Our Lord's
Second Coming, éditions Baker Book House Co, 1983, ISBN
978-0-8010-7725-7 (non uidi).
YOUNGBLOOD,
BRUCE, HARRISON, Bible Dictionary, éditions Thomas Nelson,
Nashville, 1995, ISBN 978-0-7852-1217-1.
--
Notes :
1
Qui voudront se faire passer pour Jésus : la destruction du
temple est donc d'emblée associée au retour du Christ, puisqu'il
faut nécessairement qu'il soit absent pour qu'on tente cette
tromperie.
2Luc
ne cite pas cette annonce.
3
Qui s'amorce chez Matthieu et Marc comme une 4ème
balise temporelle
(“et aussitôt après l'affliction de ces jours-là” Mat.
24.29), non signalée chez Luc.
4Terme
grec désignant spécifiquement l'avènement du Christ à la fin de
l'âge dans le Nouveau Testament (voir par exemple 1 Thessaloniciens
4.15-17, Jacques 5.8, 2 Pierre 3.4, 1 Jean 2.28).
5Flavius
Josèphe, Guerre des Juifs.
6Ainsi,
une vache apportée pour le sacrifice aurait accouché d'un agneau
sur le parvis du Temple. On remarqua dans les étoiles des
phénomènes très étranges. Les grandes portes du Temple qu'on ne
parvenait à ouvrir qu'à la force de nombreux hommes s'ouvrirent
d'elles-mêmes. Voir pour plus de détails La Guerre des Juifs
de Flavius Josèphe.